Pour Nine Hauchard, le paysage est un langage, une poésie qui lui permet d’exprimer un monde intérieur. C’est lors de promenades, balades, déambulations qu’elle remplit d’abord des carnets et prend des notes ici et là. Ces annotations prennent la forme de courtes phrases, schémas et dessins dans des cases. De ces récoltes prolifiques naissent ensuite des images, des compositions graphiques qu’elle dessine à la peinture sur papier, tissu, céramique ou qu’elle retranscrit en textile avec des techniques variées.
Le tissu, ce médium qui nous semble si commun, objet du quotidien pour se vêtir ou couvrir des objets est l’un des supports principaux de ses oeuvres. Associé à des broderies, imprimé en impression numérique ou en sérigraphie, cousu en patchwork ou encore peint en partie, l’artiste nous livre, grâce à lui, et presque de manière intime, ses associations d’idées et son imaginaire.
Le paysage devient alors une écriture et l’écriture devient paysage. Tout nous parle, des petites images qui racontent par scènettes des bribes de voyages à une lithographie dont la « presque » écriture bleue dessine un paysage de mots illisibles. À travers ces images, l’artiste nous propose une réflexion sur le paysage, sa construction et sa représentation. Comme des samples en musique, ces bribes nous proposent un regard, une idée, un moment éphémère retenu par l’artiste.
« Sur le bord du cratère
Je pense à l’Univers
Et son mouvement incessant
M’entraine encore vers l’origine du temps
Je sais que je ne pourrai pas m’en échapper
Tel un nuage de fumée
Je disparaîtrai comme j’aurai existé »
La fin des étoiles, en référence à la chanson de Niagara, exprime alors la peur de manquer l’une des beautés de ce monde, et devient l’envie d’en partager quelques extraits.